A
propos du film "Le cercle" (lien)
La
société est divisée non en classe mais en castes, étanches, dont la mobilité
est quasi nulle. C'est une structure au sein de laquelle, dans un groupe social
restreint (voire en général) fréquentations et "solidarités"
s’exercent exclusivement au sein de celles-ci : lorsqu’on déroge ou surroge
(moins en ce cas), on démolit la structure pérenne qui semble
"satisfaire" -relativement- tout le monde, exploités et exploiteurs
réunis, (complexe de Stockholm d’un côté, intérêt bien compris de
l’autre) structure qui semble naturelle, indestructible. (Quoiqu'en en réalité elle soit hyper fragile.) Si bien que les
exploités de "caste" (disons les sans castes pour simplifier) qui ne
se défendent pas eux-mêmes (sans quoi ils ne le seraient pas) ne vont pas davantage aider
ceux qui les défendent.. (j'entends par là les aider à les défendre) et les
exploiteurs, eux, vont dézinguer ceux (de la même caste qu’eux parfois) qui
risquent de les abattre.
Dans
une certaine mesure, on n’aide que ceux qui s’aident eux-mêmes, fût-ce sans
succès, fût-ce seulement qui le tentent.
.
[Ainsi
un huissier ayant refusé d'assigner en référé une Mairie et constatant qu'un
confrère l'avait fait observe-t-il "qu'il avait sous estimé Mr X."
(celui qui voulait assigner la mairie)... ce qui signifie clairement qu'il
avait cru avoir affaire à un mal dégourdi (donc qu'il refusait
d'"aider", notons qu'en le cas il ne s'agissait même pas d'aide mais
de devoir professionnel rémunéré) mais qu'à présent, tout était changé,
autrement dit, le prochain coup, il serait OK. Clientèle oblige. CQFD.]
Lorsque
l’on aide ceux qui ne s’aident pas, on risque de se trouver en première ligne,
sous deux feux opposés. A cela s’ajoute que les exploités de caste, par défaut
de formation, n'ont parfois pas le sens des priorités et de la synthèse,
si bien que digressions et omissions rendent difficile la compréhension de leur situation.
[Ainsi
Jojo, après une demi journée de "discussion" éprouvante finit-il par
"avouer", à force de questions réitérées, que s'il n'avait pas réagi
dès le départ à l'intrusion -illégale- d'une grosse société dans son terrain
(ensuite saccagé) c'était tout simplement parce que le chef de chantier l'avait
plus ou moins menacé.. de mort (de l'écraser sous son bull) ! Honteux de ne pas
avoir eu le cran de résister (ou seulement de porter plainte immédiatement)
lui, un homme, un costaud.. honteux d'être en fait une victime, il avait
occulté ce "détail" fondamental pour sa défense, laissant penser
qu'il lui avait été proposé un "avantage" en échange et réduisant
l'affaire à un deal qui aurait mal tourné. Dramatique.]
On
ne se sent en phase qu'avec les "siens", ses "pairs", ce qui
signifie implicitement ceux qui peuvent plus ou moins renvoyer l’ascenseur.
Cela aussi est inéluctable : les "sans caste" semblent souvent
décevants: maladroits, ils considèrent parfois que seuls ils méritent
l’attention sans avoir l’idée que cela puisse provisoirement être l’inverse,
surtout lorsqu'en raison même de leur lutte en leur faveur (!), certains se
trouvent ensuite aux prises avec leurs exploiteurs qui ne leur pardonnent pas
leur "trahison". Aider quelqu’un qui s’aide est facile, aider quelqu’un
qui sans s’en rendre compte aide son exploiteur est très difficile. On doit se battre sur deux flans.
Le fait, l'habitude fondent -fautivement- le droit: le défaut de recul et de
critique vis à vis d'une situation pousse souvent les sans castes à la croire
normale voire "légale" : puisqu'elle est ! Vivant dans un univers
falsifié à la fois rose et noir, ils en arrivent à considérer que si "ça" existe,
c'est que c'est normal voire "légal" (univers rose) et si la situation est dramatique (exemple des égouts se déversant dans une rivière) c'est
que la loi est corrompue (univers noir). Si personne ne fait rien, c'est
évidemment parce que c'est permis par la loi et ce n'est pas à eux de commencer, d'agir. Cela les conduit à se défier
fautivement, et de celle-ci et des magistrats. Car pour eux l'égalité et la
justice, l'acquis de la démocratie, justement, n'est pas acquis en
pratique, c'est une vue de l'esprit ; on les a formatés à se croire inférieurs
et à plier, sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Il ne leur vient pas à
l'esprit qu'une souffrance (surtout la leur) est injuste DONC illégale et que c'est à
eux de faire respecter leur droit, LE droit, ce sont les autres, ceux qui ont
le pouvoir, les magistrats en le cas, croient-ils, qui le doivent, ce sont eux donc qui sont fautifs (même s'ils n'en ont pas été avisés!) "tous pourris" pensent-ils puisque "cela existe". L'idée même que ce puisse être à eux
d'alerter (efficacement) les magistrats et de faire leur est étrangère. Ils n'ont aucun poids,
croient-ils, que pourraient-ils faire? Donc les victimes
ne font rien ou maladroitement, mal conseillés quelque fois par ceux qui ont intérêt à
leur échec –avocats, personnel de justice libéral, membres efficients de la caste–.. (qui vont alors incriminer les juges ou la "justice" pour détourner l’ire
des vaincus contre la mauvaise cible.) A la fois trop confiants et paranoïaques, leur souffrance leur semble donc (en pratique) "normale"; dans l'univers déformé qui est le leur, les responsabilités sont parfois inversées ou volètent dans tous les sens au gré du vent, des fantasmes (par
exemple, si des égouts se déversent dans une rivière, c'est la faute aux roms –car ils
sont nombreux dans une cité autrefois vide–, ou aux magistrats qui ne
"font" rien, pas au premier magistrat responsable -le Maire-, ni à eux qui n’ont jamais alerté, pas davantage à l’avocat et à l’huissier qui les en ont "empêchés" en les fourvoyant...
etc..)
Cette
situation prend sa source à l’école : les orientations après le CM2 ou la
5ième contre lesquelles les parents ne protestent que rarement, -si
le prof le dit, c’est que c’est vrai, lui il sait- s’effectuant en fonction de
la caste de l’élève et non de son niveau, les enfants sans castes sont dirigés
vers des professions sans avenir voire voués au chômage et leur instruction
sommaire ne les armera pas dans la lutte pour de meilleures places, bien au
contraire, elle les "armera" (!) pour des travaux non qualifiés... ou
le chômage. L’école est ainsi une machine de reproduction des inégalités, un
outil de conversion réversible de situation en diplôme et de diplôme en situation.
Tout
est verrouillé : car de surcroît les sans caste, au-delà de l’instruction
et de la "culture" (qui fonctionne comme un système de codes sociaux,
de "repérage" et de reconnaissance quasi indispensable au cheminement social) qui leur font défaut, n’auront pas davantage
acquis les postures, le discours, l'intuition, et surtout le sens critique,
d'autres codes tout aussi importants : ils seront ainsi handicapés pour leur
"réussite".. y compris en cas d’exception, par exemple de très doués passés entre les mailles ou de ceux
qui, malgré leur manque scolaire, pourraient parfaitement réussir à changer
de caste de par leurs capacités. La survalorisation paradoxale du diplôme et de la
réussite sociale qui est leur fait (justement parce qu’ils ne les ont pas) les fonde à la crédulité vis à vis de ceux qui les possèdent (alors
même qu’ils sont conscients d’avoir été injustement spoliés d’études.) Un prof,
un avocat, un médecin voire même un huissier, un employé de sécu, un policier,
n’importe qui en imposant (parfois en bluffant) SAVENT, croient-ils : eux,
non. Cela est banal et dans une certaine mesure exact. Mais chez eux, le
sens critique qui doit s'exercer naturellement est inopérant (tel
médecin qui me prescrit tel médicament qui ne me convient pas, est-il conscient
que celui-ci est dangereux? Oui? Alors pourquoi le fait-il ? Non? Alors est-il compétent?) Ils ont rarement l’idée de
se renseigner eux-mêmes ailleurs ou ne le peuvent pas : c'est inutile puisqu' "il
y en devant eux qui savent". Ils n’ont pas l’idée (ou du moins ne la mettent
pas en pratique) que l’on puisse les tromper, profiter de leur ignorance (ignorance
normale mais qui peut aisément être palliée) et que l'on puisse les dévaloriser
pour liquider le zeste de sens critique qui demeure en eux; la morale qu’on
leur a inculquée les amène à croire que tous se conduisent avec la même la
"probité" qu’eux ou du moins avec le même "naturel".. y
compris lorsque tout démontre le contraire. Ils ne saisissent pas en règle
générale les discours à tiroirs, les déterminations cachées, le logos de clôture, les postures, les stratégies, ne savent pas s'adapter avec souplesse aux situations et se comportent de la même manière dans tous les cas, y compris dans ceux qui requièrent des attitudes pesées, nuancées, voire discrètement offensives ou seulement inquisitoires.. comme si paradoxalement ils avaient affaire à des relations amicales qu'il convient de ne pas froisser; leur hyper affectivité les amène à évaluer les gens à rebours de l'évidence la plus criante.. et surtout à refuser d'envisager le vil, le réel (le trahison de l'avocat souriant qui par ailleurs leur fait pourtant comprendre leur faible importance en arrivant en retard aux RV), toujours prêts à justifier le pire contre eux ("il" est surbooké, malade, trop jeune, trop vieux etc..).. tout en le percevant fautivement ailleurs. (Eux-mêmes à contrario redoutant obsessionnellement la faute, se montreront toujours prêts à se justifier pour tout, pour rien, un léger bruit alors que les voisins le dérangent sans gêne aucune, une installation électrique discutable quand des égouts se déversent dans leur maison etc...) Pittoresque mais contre productif voire catastrophique.
Il
est remarquable dans les cas extrêmes que ce défaut de connaissance (de lecture
et de manipulation) des codes les conduise à respecter, à se fier à qui manifestement les
exploite (peu ou prou) et, pire, à se défier de ceux qui les soutiennent. Ceux-là,
pour eux, ne deviennent pas plus fiables qu’eux-mêmes; le défaut de confiance
en eux des sans castes s’étend en pratique à ceux qui les côtoient. C’est ainsi qu’ils identifient
souvent à rebours amis et ennemis, se défiant des premiers et se soumettant aux
seconds ; ceux-ci en jouent, dézinguant leurs soutiens et leur faisant croire
fautivement à leur isolement. Et c'est du reste ce pseudo isolement (qui
finit par devenir réel) qui les pousse à accorder leur "amitié".. à
ceux qui les y ont conduit. Dramatique. Fragilisés, ils s'offriront pieds et poings liés à ceux… qui précisément
les ont amenés par intérêt à se méfier de tous sauf d’eux : des "spécialistes".. payants (parfois un époux/se) qui pour eux
jouent le rôle de gourous. La société de caste est une société de gourous innombrables.
Ainsi
N. (intoxiquée par des égouts) ne "croit"-elle pas une amie qui lui a
proposé d'assigner une Mairie en référé (car c'est une urgence) et
s'aligne-t-elle sur le veto fautif d'un huissier (rémunéré) qui refuse de s'en
charger (bien que ce soit son devoir de le faire)... jusqu'à l'agressivité..
contre l'amie que l'autre évidemment a soigneusement dézinguée .. laquelle
lâche prise.. jusqu'à l'accident, prévisible, et c'est reparti pour un tour... Mais, sur les "conseils" (en réalité les "ordres") de
l'huissier qui cependant l'a déjà induite en erreur, elle "choisira"
un avocat (non obligatoire et en le cas, peu recommandé)...
qui va lui affirmer fautivement qu'un référé contre une Mairie est impossible
(!) ce qu'elle va croire également. (En dépit de toute logique : si c'était le cas, cela signifierait qu'un Maire pourrait tout se permettre impunément.) Saluons ici les
greffiers et les magistrats qui rectifient le tir : mais encore faut-il vérifier,
le leur demander, c'est-à-dire d’abord s'interroger, se méfier. Tout va bien donc dans ce cas? Non, car par la suite elle "choisira" (ou acceptera)
encore le même avocat pour une autre affaire, et, devant la stupéfaction rageuse de
son amie, lui dira "qu'elle ne sait pas ce qu'il vaut" : l'expérience
précédente n'a donc pas suffit à générer en elle la défiance logique et naturelle que
quiconque aurait éprouvée vis à vis de celui-ci. Ni même le sursaut d'amour propre qui aurait dû le lui faire blackbouler avec indignation. Les sans-castes fonctionnent donc
selon une structure rigide et pérenne où ils sont ancrés, attachés, et même
devant l'évidence que celle-ci les détruit et est construite pour cela, s'y
réfugient dès que la tempête est passée (pour en essuyer évidemment une autre à
venir) comme un chien libéré accepte de retourner vers la niche où on va à nouveau l'enchaîner.
Leur
code de référence est le paternalisme, pas l’égalité. Ce défaut d’évaluation
(même purement pragmatique, mais essentiel) des gens et des situations aboutit
parfois à des scénarios cocasses : tout ceux qui les touchent, (leurs amis) étant inconsciemment dévalorisés, quand les "autres", même superficiellement aimables mais distants sont portés aux nues, l’un d’eux, parlant à ami proche auteur
-relativement- connu lui dira au sujet d’une relation sienne hautement
appréciée (un personnage qui, malgré la modicité de sa situation, lui en
impose)… qu’il est resté très "simple" malgré tout (!)… et lorsque
l’ami observera que l’autre lui semble un imbécile prétentieux, il s’entendra
répondre "mais c’est qu’il est tellement sollicité qu’il se méfie au début
mais après, quand on le connaît.. et puis il a fréquenté des milieux très relevés dans son pays, c’est normal que par rapport à d’autres etc.." (!) L'inversion des importances sociales joue
évidemment contre les sans castes, là aussi décevants par leur incapacité
à cerner qui peut les aider, y compris en fonction de leur poids
social, et un autre.. (qui en le cas de toutes manières ne le voulait pas
vraiment). Contre productif.
C'est
une famille que ces castes où parmi les "enfants", l’un choisit les
sciences, la philosophie, l’art, l’autre, le droit, la politique, les
affaires ou la médecine (le tout se superposant la plupart du temps,
soit chez les mêmes, soit par le bais des unions).. famille qui va se retrouver
soudée en cas de pépins sociaux (du reste rares car la caste met les siens à
l’abri) et donc se défendre efficacement… tandis que dans l’autre, on
"opte" (en fait, on est contraint d’opter) pour des tâches de faible
qualification (générant un sentiment fautif d’échec, d’impuissance et
d’isolement, une "dépression socialement acquise" et transmise) une
famille aussi mais où en cas de pépins (fort nombreux et parfois dramatiques
car contre eux, tous les coups sont permis) on se retrouve désarmé.
Dans le système, tous savent qui ils peuvent brimer impunément… et qui ils ne
le peuvent sans y perdre plus de plumes qu'en tirer de bénéfices… Les premiers évidemment
sont au premier rang, les autres à l’abri. Tout est d’abord "dans la
tête", dans ce sentiment fautif d’isolement, d’impuissance, de peur. Car la loi est en principe bien
faite et souvent efficace ; il demeure que cela dépend des juges et que
parfois, ceux-ci, faisant parti de "la" caste, peuvent agir en
fonction des intérêts de celle-ci. Mais ce n’est pas le cas général, surtout
lorsque la victime qui les requiert se défend bien : les juges ne font pas
exception, eux aussi défendent ceux qui se défendent, eux non plus n’aiment pas
être sous le feu croisé de deux parties adverses dont l’une, la plus faible, agit contre
elle-même, y compris lorsque de toute évidence celle-ci a raison. Les audiences semblent parfois des tests où le juge apprécie la combativité respective des deux parties, assurément un bon point pour le plus pugnace -et le plus intelligemment pugnace- (qui n'est pas forcément celui qui a raison).
Le
paradoxe est que parfois, chez les sans castes, la surestimation affichée de ceux qui les aident va de
pair avec leur trahison involontaire, c’est même un cas assez fréquent. Ainsi
lorsque le combat est "gagné", ou en voie de l’être, certains, qui
cependant ont autrefois bénéficié peu ou prou de ces têtes de bélier qui les défendent peuvent
se désintéresser de la "suite" de leur bagarre… tout en affichant une
admiration (sincère !) pour eux qui l’ont menée. Ils ont plongé, se sont
mouillés, ("ça" a marché, ouf).. mais ils se sont enrhumés… et on ne va
pas leur tendre une serviette pour autant ni un chauffage. Ils sont tellement
admirables qu’ils n’en sûrement ont pas besoin. Quant à participer à un autre
combat, à quoi bon ? ils sauront bien s’en sortir seuls, ils l’ont prouvé.
De là à les trahir (cela arrive) il n’y a qu’un pas. A présent
que leur propre affaire est réglée, c’est chacun pour soi.
Conclusion : aider quelqu’un qui ne s’aide pas, est-ce s’en faire un
ennemi ? Non, mais c’est parfois devenir une statue sur piédestal dans un
jardin exposée à toutes les intempéries, que l’on fleurit de temps en temps, ce
qui n’est guère plus enviable.
Cela
explique la désolidarisation, parfois, des exploités (y compris lorsqu’ils font
parti de castes intermédiaires) : un tel qui par exemple a besoin d’une
attestation (car un petit hiérarque a obstrué illégalement une fenêtre
sienne afin d’agrandir sa surface constructible !) se la verra refuser
alors même que tous s'en souviennent parfaitement.. mais si un seul accepte, il
arrive que s’ensuive de la part du bénéficiaire.. une mise à distance de
celui-ci ! Car le système ébranlé cautérise immédiatement ses plaies : une faveur quelconque (s’il renonce à son droit, à présent attesté),
ou une menace indirecte s'il le fait appliquer, et tout est "réglé"; et alors, c’est l’attesteur qui
prendra le feu à sa place. Il est
devenu un onduleur. En ce cas, oui, aider quelqu’un ou plutôt la justice,
c’est, non pas s’en faire un ennemi, mais perdre un ami. Il n'en demeure pas
moins qu'il faut le faire.
La
peur et les "faveurs" (qui ne sont parfois qu'un
droit) verrouillent toute velléité de révolte c'est à dire de justice. Désarmés, les sans castes voire même les castes intermédiaires y sont
sensibles jusqu'à la pusillanimité. Ceux qui vivent dans cet univers falsifié et incompréhensible ont peur de tout et surtout de ce qui n'est nullement effrayant, se souciant peu au contraire de ce qui constitue réellement un danger: là aussi, les objets de crainte sont inversés : ils préfèrent courir un risque majeur (par exemple relié à la pollution) que se mettre "mal" avec un petit hiérarque susceptible de rétorsions.. de toutes manières dérisoires par rapport au danger sanitaire qu'ils courent. Cette peur les corrode et les rend éminemment intimidables. Cela peut jouer dans les deux sens: ainsi
une plainte (au pénal!!) burlesque portée par un petit notable contre une
blogueuse de faible importance (l'ayant justement mais maladroitement taclé quant à la forme, grossière, relativement inappropriée) qui aboutit comme il
se devait non seulement à un non lieu mais à une volée de bois vert contre le
demandeur... fût-elle perçue comme une énorme victoire (!) lorsqu'il ne s'agissait manifestement que d'une tentative d'intimidation pour l'exemple, à ce titre sanctionnée.
Mais tout de même, alors que pourtant la justice avait "bien" jugé,
la blogueuse n'écrivit plus rien après ce
qu'elle avait vécu comme un "drame" absolu.. (et elle dériva ensuite
vers une dépression). In fine donc, sa victoire pourtant évidente bénéficia contre toute attente
au demandeur auquel personne ensuite n'osa plus sans longuement hésiter s'opposer ("c'est un
"méchant", il fait des procès à tout le monde, il est très fort, il a le bras long, ça va être terrible" etc..) y compris dans des cas
lourds, dramatiques. Le système là aussi se referme et cautérise ses plaies; si bien qu'au
lieu d'en être diminué comme cela aurait dû être, le perdant en fut au contraire renforcé
car elle ne sut pas "exploiter" sa victoire.