Bissonnet, une affaire montpelliéraine bourgeoise, excusez le pléonasme
11/02/2011 à 17h55               - mis à jour le 12/02/2011 à 10h09            | 3496 vues | 1 réactions


Bissonnet, une affaire montpelliéraine
On a un notable bon 
vivant "à fort caractère", relativement apprécié, du moins par ceux qui 
ne lui font pas face directement -personnel, relations, amis- : tu 
plies, je te sers, tu hausses le nez, je te casse. Un couple modèle. 
Maison idoine. Epouse adorable, active et riche, certes avec une 
profession actuellement un peu sur la touche, serviérisée (pharmacienne) mais bon. Voilà pour le côté jardin.
Côté cour à présent : un couple modèle ? On n'en sait jamais rien, surtout avec grand terrain et maison
 de 20 (?) pièces bien isolée. Il faut entrer dans la chambre et ça... 
De fait, lui se lâche un peu sur le net, cherche hommes ou femmes. Bon, 
péché mignon mais qui détonne un peu d'un homme "toujours amoureux de sa
 femme", fort jolie au demeurant.. Banal aussi pourtant. Puis le 
jardinier arabe analphabète que ce pied noir traite en colonial. C'est 
dans la ligne. Intelligent, brillant dit-on, en affaires du moins, et là
 ça joue dans les deux sens: "lorsqu'il avait besoin d'un carreleur, il 
n'allait pas chercher un électricien" comme dit élégamment (!) un 
entrepreneur et pote. En effet, se servir d'un gars qui a 8 ans d'âge 
mental pour tuer sa femme n'est pas futé. Et quelques petites questions 
tout de même. Bernadette en larmes à son club de sport. Pourquoi ? On ne
 sait pas, omerta. Bernadette qui gère les affaires. Comment? Femme 
parfaite? Oui mais justement. Vient le soupçon : le grand copain 
résistant fauché mal aimé par l'épouse qui le traite de pique assiette? 
Soit. Mais résistant, il n'aurait pas eu besoin d'un laveur de vitres 
pour l'aider, le flingue c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.
Un notable, Bissonnet ?
 Oui mais on a vu pire : la notoriété et l'argent que l'on confond 
parfois avec la moralité dans le terme fourre-tout de "respectabilité" 
n'est nullement une garantie, Petiot  et tant d'autres en attestent. Un 
homme d'affaires? Idem. Détermination, courage etc... mais aussi 
cynisme... quant à l'humanisme, ma foi...Sa tentative maladroite de 
solliciter un faux témoignage qui lui claque entre les doigts ? Mauvais,
 cela, le pire peut-être. Sa manière émerveillée de faire "visiter" sa 
maison aux policiers éberlués lors de la perquise. L'argent. La façade 
parfaitement jouée. La double face. Ca se tient. La faiblesse des 
mobiles rend souvent les crimes incompréhensibles vus de l'extérieur, 
mais cela aussi est banal. Une maison, la respectabilité, (oui on tue 
aussi pour cela!), le désir d'évasion (elle est envahissante, 
Bernadette, si intelligente et si parfaite mais qui précisément ne se 
laissera pas manœuvrer en cas de divorce), l'argent... Banal et sordide,
 mais ce n'est pas parce que les enjeux financiers sont importants que 
l'affaire en est moins glauque.
Balzacienne et 
Zolienne, cette affaire illustre de manière certes extrême ce que 
représente parfois la bourgeoisie de province, lisse aimable et bonne 
vivante, surtout dans le Midi, un roman rose qui fait rêver Margot.. avec quelques tiroirs bien verrouillés à ne surtout pas
 forcer, étiquetés sexualité marginale, argent, dot, liberté, 
respectabilité, enfants, passé, combines, honte. Combien de pseudos 
Bissonnet ? Sa maladresse est telle qu'elle joue presqu'en sa faveur, 
mais elle peut aussi s'expliquer par une certaine arrogance : ça ne peut
 pas lui arriver. Le jardinier-esclave se taira, le copain-père putatif 
ne faiblira pas etc... Eût-il pris "un électricien pour faire 
l'électricité" (!) si on reprend la jolie formule de son maçon et il n'y
 aurait pas eu d'affaire. Même avec la meilleure volonté, compte tenu de
 tous ces éléments, il ne peut qu'être coupable.
Reste la faiblesse du 
mobile : mais le personnage est si paradoxal, affairiste brillant et 
efficace d'un côté, mais de l'autre, infantile, égoïste à un point 
indécent (il ne voit pas les autres, littéralement, d'où ses maladresses
 qui surprennent et exaspèrent), geignard, obnubilé-aveuglé par quelques
 hochets (sa maison, pour lui toute sa vie)... que parfois, il semble ne
 plus pouvoir agir de manière rationnelle. Autiste -à froid- ou, forme 
atténuée plus difficilement détectable, syndrome d'asperger? Cela a-t-il été 
examiné? Sans doute. Détecté? Pas sûr. Ces gens sont déroutants : 
aimables, serviables parfois, mais surprenants aussi dans leurs 
réactions, qui peuvent paraître odieuses (incapables de voir et de 
détecter les signes de l'empathie chez les autres... même s'ils en 
éprouvent, eux, -souvent atténuée-.. qu'ils ne savent pas davantage 
exprimer normalement, ils réagissent souvent à contre emploi) décalées 
et totalement incompréhensibles dans leur démesure et leur manière 
spéciale d'apprécier les situations. (Une futilité les bouleverse, une 
tragédie les laisse de marbre). HL
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There was a notable with an
"high character", relatively popular, at least by those who don't
face him directly, personal relationships, friends : you agree, I serve you but
you shrug your nose, I'll break you. A model couple. Suitable home. Wife
adorable, active and rich, but with a profession currently a little contested
(Pharmacist) but good. So much for the garden side.
Side yard now: a model couple?
We don't know, especially with large lot and house 20 ha (?) Well insulated
parts.... In fact,  on the net, he
discovers another face, very different: looking for men or women, on bondage
site. Guilty pleasure which stands out of a man "still in love with his
wife," moreover very pretty ..
Banal as yet. Then the
obedient gardener Arab illiterate treated as colonial use to their servants, as
a slave. Intelligent, brilliant, at least in business : "when he needed a
tiler, he would not seek an electrician" as elegantly said a friend of
him. (!) Indeed, to use a guy whose mental age is 8 years for killing his wife
is not very smart. And a few questions anyway. Bernadette in tears at his
sports club. Why? Nobody known, omerta. Bernadette, who manages the business.
How? Perfect woman? Yes but precisely. And more, the great friend (aristocrat
but without money) formerly resistant, unloved by the wife who treats him of
profiteer ? The gun is like cycling, he has not forgotten.
A notable Bissonnet? Yes but
we have seen worse: the fame and money that is sometimes confused with morality
in the term "respectability" is by no means a guarantee, as Petiot
and many others attest. A businessman? Yes, ditto. Determination, courage etc.
... but cynicism ... about humanism, my faith, very little vocation ... His
clumsy attempt to solicit false testimony that slams through his fingers? Bad,
that, perhaps the worst. Policemen were stunned by his manner to "make
them visit" his house when they have searched some index. Money. The
facade perfectly played. The double-sided. Is he guilty ? That pleads for yes.
Weak mobile for crime, but it
is that which often makes incomprehensible a crime to an outsider, (also
commonplace.) A house, respectability, (yes one can kill for that too!), the
desire to escape (she is invasive, Bernadette, so intelligent and so perfect,
but precisely, she will not be easy to maneuver in case of divorce), and money
... Banal and sordid, but it's not because the financial stakes are high that
the case is less hideous.
Balzac and Zola! this case,
extreme indeed, illustrates what is sometimes the provincial bourgeoisie :
smooth, friendly and good fellow, especially in the south of France, a sentimental
novel that thrills Margot .. with a few drawers securely locked, labeled
marginal sexuality, money, dowry, respectability, children, shame. How
many  Bissonnet? His clumsiness is such
that it plays almost in its favor, but can also be explained by a certain
arrogance: be denounced cannot happen to him.
The gardener-slave will be
silent, the putative father-old-friend will not falter ... etc. If he had made
"an electrician for make electricity" (!) according the formula of
his friend and there would have been no case. Even with the best will, taking
into account all these factors, it can only be guilty.
Remains the weakness of the
mobile: but the man is so paradoxical, brilliant and effective on one side, but
on the other, child, indecent selfish to an extreme point (he does not see the
other, literally, so his clumsiness that have stunned the policemen), whiny,
obsessed, blinded by rattles (his house for him is all his life) ... that
sometimes it seems no longer able to act rationally. Autistic-cold or, more
difficult to detect, asperger syndrome? Was he examined? Probably. Detected?
Not sure. These people are confusing: friendly, helpful sometimes, but also
surprising in their reactions which may seem odious (unable to see and detect
signs of empathy or of annoyance in others). The situations is impossible to
evaluate for them, so their reactions are often inappropriate. (One futility
disrupts them; a tragedy leaves them the marble). HL
Mais que cela ne vous fasse pas oublier les médicaments dangereux
 (lien) plus important, surtout pour le 3° - 4° âge...  sauf pour un 
romancier putatif car l'affaire Bissonnet a l'étoffe d'un prix 
littéraire in vivo.
 
 


