Ce blog parle de villages dont on s'occupe peu dans les médias, parfois miniers comme Saint Florent sur Auzonnet, niché dans une vallée retirée, envaginé au creux de montagnes, Molières sur Cèze, Le Martinet, Saint Jean de Valériscles, La Grand Combe etc... Une vie poétique et dure à faire renaitre pour tous. Germinal. Ayant filé plus loin que prévu -grâce à Aliaa Elmahdy- il est à présent bilingue français-anglais. This blog speaks about Cevennes villages unknown in media, sometimes mining (coal), Saint Florent, nestled in a secluded valley, Molières, Le Martinet, St. Jean, La Grand Combe ... A poetic and hard life revives here. Germinal (Zola). Having spun further than expected, thanks to Aliaa Elmahdy, it is now bilingual. Note: if someone finds mistakes in english, I would be pleased if he corrects them ! Thanks. Hélène Larrivé

dimanche 7 octobre 2012

Caricatures, Charlie récidive, éloge du rire

In english here (link)


 A mole in the Vatican. The pope:  "it changes me of the choirboys".
Mohamed upsets by integrists : "it is hard to be loved by assholes"

 
 Faithful injured by unfaithfull. Unfaithful injured by faithful.



Nous ne demandons qu'un peu de respect !

Les images sont tirées du "blog d'un homme libre" (lien)
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Dans un État laïque aucune religion ne fait la loi. Et l’État ne lui accorde aucune prééminence sur toutes les autres idéologies. En vertu de la liberté de conscience, le croyant comme l’incroyant disposent de la liberté d’expression; il s’ensuit que nul croyant de quelque religion que ce soit n'a à faire respecter un "droit" subjectif à être choqué par la manifestation d’une opinion contraire à son éthique pour prétendre l'interdire. Le sacré, le blasphème étant propres à l’axiologie de son obédience n’ont aucune vocation universelle. [Les seuls droits universels sont les droits de l'homme.] Admettre qu’un croyant puisse prescrire ou ordonner à autrui d’obéir aux axiomes de sa religion, c’est conférer à celle-ci une supériorité intellectuelle indue sur toute autre manifestation de la pensée philosophique ou politique et avec une morgue insupportable notifier à l’autre l’infériorité de son état intellectuel. L’athéisme a un droit égal au respect et à la considération quand bien même le croyant le trouverait-il odieux. Aucun chrétien par exemple ne s’interroge sur le sens que pourrait revêtir l’eucharistie dans l’esprit d’un athée ou d’un agnostique qui peuvent voir en ce rituel une pratique cannibale, offense à la raison élémentaire. Cependant aucun d’eux ne se s’arroge le droit d’aller faire violence aux chrétiens. Un croyant chrétien ou musulman doit réagir d’une manière similaire envers la pratique idéologique de leurs concurrents. Tous. Charlie-hebdo a le droit de caricaturer, de railler n’importe quel prophète ou religion sans être tenu de recueillir l’auctoritas de quiconque, ceux-ci disposant en retour de l’égalité des armes dans la critique, même véhémente. Ce qui est sacré, c’est la liberté d’expression pour tous indistinctement, avec égalité des droits.
D'après Pierre Doyen (lien)





 POURQUOI RIT-ON DU RITE ? MAIS PARCE QU'IL EST RISIBLE, PATATE!

Le rite, entre solennité et burlesque, une source inépuisable de marrades 



Des sortes de tonneaux -fort lourds !- que l'on porte et promène à bout de bras, le vainqueur ayant ainsi acquis -cher- le droit de se faire un tour de rein

  La réaction spontanée de l'outsider confronté à des rites pittoresques que l'usage seul a rendu "normaux" pour les affidés est parfois, logiquement, le fou-rire irrépressible. En vrac, vêtements, parures cocasses et malcommodes -toges où on s'emmêle les pinceaux, boîtes noires! lacées au bras ou au front qui tombent tout le temps- prosternations de masse cul à cul rythmées qu'il faut contourner pour ne pas couper la ligne qui les relie à la Mecque -sinon ils doivent tout recommencer comme lorsqu'un téléchargement est interrompu par une panne de connexion-, balancements frénétiques extatoques -je laisse- devant un mur ou un tonneau comme pour s'accoupler avec -les fidèles, dont certains ont le sens de l'humour, disent de ces spécialistes se relayant nuit et jour qu'ils "font marcher la chaudière"- portage enthousiaste en hauteur et ballade de ce même tonneau par les vainqueurs d'une enchère genre loto.. organisée pendant le culte par le chorégraphe du show, déploiement d'une bâche où quelques élus vont courir se cacher à un instant T, avalement en extase d'un rond de pâte en série, baisement d'un bout de bois suivi du versement d'une pièce au gamin en toge faisant sonner sa tire-lire qui suit le chef en chapeau pointu, psalmodies dysharmonieuses qui endorment -d'ailleurs certains s'endorment-.. etc ne peuvent, vu de l'extérieur, que susciter le rire. 

Mais, qui pis est, ces rites s'inscrivent aussi dans la sphère privée, imposant par exemple aux proches, après un décès, de déchirer leurs vêtements, de ne pas se laver x jours, de se planquer derrière un drap sans bouger lorsque quelqu'un survient (!) -un jeu de colin maillard d'un genre spécial-.. ainsi que de manger par terre ou sur une table de moins de 15 cm.. si bien qu'un fervent ayant sorti un mètre pour vérifier proposa à la maîtresse de maison horrifiée de scier les pattes de l'une -de prix- qui à quelques cm près convenait, il avait même le matos, puis, scandalisé par son refus, déjeuna lui-même au sol, assez loin des autres, évoquant irrésistiblement Jacouille la fripouille des "Visiteurs".. au point qu'un des ados* voulut lui jeter un croûton..  Rire que nous retenons en général mais que nous pouvons de plain droit exprimer si tel est notre désir et du reste il est difficile parfois de le retenir. 

* Note, il s'agissait de Fred, mon fils, en colère car le fervent refusait d'un même mouvement de manger à mes côtés, impure j'étais, idem tout ce que je touchais.. bref, malgré les frais occasionnés par le recours à un traiteur cachère de bonne fame -et pas donné le bougre!- il n'y avait plus rien de mangeable sur la table à moins de me virer, ce qu'il eût bien voulu mais enfin c'était délicat. [J'eusse moi-même bien aimé être ailleurs mais voulais rester auprès de mon mari -c'était sa mère qui venait de mourir-.] Car mon fils, d'excellent caractère, qui n'avait jamais été anti-clérical, l'était devenu le matin-même en une seconde et définitivement : à la synagogue, le bedeau du rabbin s'était précipité vers moi, furieux -je suis femme!- et m'avait violemment faite sortir d'un geste en général réservé aux chiens -et encore- alors que je tentais discrètement d'interpeller un de mes neveux, 4 ans, pour qu'il lui cède sa kippa sans laquelle un homme adulte ne pouvait pénétrer dans le saint lieu. "Enfoiré!" la réplique sonore de Fred, 17 ans, d'habitude poli, retenu et aimable couvrit quelques secondes le kaddish [la prière des morts] mené par son père. Nous venions de parcourir 1400 km d'un trait et il venait de perdre sa grand-mère. Ce jour-là marqua son engagement définitif contre la misogyne religion d'origine de son père.

Le rire, notons-le, loin d'être sacrilège, est au contraire libérateur; il survient souvent pour catharsiser les humiliations -que des fervents se croient le droit ou le devoir d'infliger à quiconque n'est pas au diapason de leur partition.- Il dédramatise. C'est seulement lorsqu'il ne peut fonctionner, comme dans ce cas... que précisément la violence surgit à sa place par défaut. Rire ou violence sont les deux alternatives incompatibles. Autrement dit, rire est BIEN. En d'autres circonstances nous nous serions marrés, et le fait est qu'il était drôle ce pépé hystérique frôlant l'infarctus parce qu'une femme (!) avait osé avancer la tête de quelques cm au dessus de la ligne de flottaison, risquant ainsi de faire couler le navire corps et biens -c'est à dire de polluer la mâle assemblée entière- et tout aurait été dit sans qu'il fût utile de préciser "enfoiré" certes adapté mais inélégant.

Le rire survient de la même façon parfois dans des situations  périlleuses, juste après que le danger a cessé, une réaction là aussi de libération, comme un ressort qui se détend (lien)

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LE PAON ET LE PRÉFET, UNE HISTOIRE MORALE

Le rire survient d'un décalage entre deux situations; et rien de mieux que les rites religieux ou solennels pour être vite décalés. Même iconoclaste, même pour des affidés, il est irrépressible. En fit les frais lors d'une cérémonie au Puits de Célas (lien) un tout jeune sous-préfet enharnaché comme vache camarguaise avec une casquette brillant au soleil de tous ses feux lorsqu'il monta sur le podium improvisé et commença un discours répercuté par le micro... et fut -comme prévu- interrompu par le paon de la ferme d'en face excédé par ce vacarme qui depuis un moment le fixait sans aménité, entamant un essai de roue pour bien montrer qui était le chef. Sa tentative d'intimidation ayant échoué, le volatile de plus en plus mécontent voleta jusqu'au toit de son poulailler -pour tenter de dominer son rival- se déploya enfin en une magnifique roue.. aïe.. et.. ce qui devait advenir advint, un "Lé-on" sonore sans micro résonna dans toute la vallée. Déconcerté le sous-préfet que personne n'écoutait plus continua bravement, la foule amusée jetant des coups d’œil inquiets derrière: il était clair que l'animal ne cèderait rien de sa volonté d'en découdre avec un concurrent -et qu'il aurait le dernier mot-; bien que la tragédie de ce puits me touche particulièrement, je retins un fou-rire.. Et ça repartit en effet pour un tour, une roue assez réussie et.. le LE-ON attendu, l'animal voulant clairement réduire au plus tôt ce concurrent plus perché, plus gros, plus brillant, mieux écouté venu sans nul doute pour lui piquer toutes ses femelles. Et le fait est que le discours fut écourté et se termina mi figue mi raisin dans un semi brouhaha. Le paon avait gagné, il se tut. 

Le rire ne signifie pas forcément la joie mais dévoile le ridicule de certains accoutrements ou situations, et notre vanité. Nous nous dédoublons, nous éclatons, c'est le mot qui convient en deux êtres, d'un côté accablés par les événements commémorés -et ici se rajoutait le décorum intempestif d'un commis de l'Etat visiblement pas très au fait du sujet, ce qu'il avait avoué benoîtement*- et de l'autre, un animal excédé qui le manifeste haut et fort. [Notons que ce paon ne m'avait jamais ennuyée lorsque je venais seule, au Puits me recueillir en silence.] Le combat vocal entre un volatile criard imitant l'homme -à moins que ce ne fût l'inverse- roulant les mécaniques à la manière des machos.. et un officiel représentant de l’État.. et la victoire du paon retourné mission accomplie à ses femelles ne pouvait que nous faire sentir le ridicule de ces dorures déplacées. [Au fond qui singeait qui? Le paon, le sous-préfet ou le sous-préfet, le paon?] C'est cette prise de conscience brutale et de surcroît fortuite et innocente -mais non moins iconoclaste- qui fait éclater de rire et du coup interdit toute violence rétorsive, toute sanction. Difficile de sévir lorsqu'on a ri.** Quiconque eût ainsi osé interrompre le sous-préfet eût été interpelé sur l'instant et subi quelque mercuriale [parce que son intervention n'eût pas été comique.] Mais que dire à un paon?

Ce jour-là, en revenant du Puits, je songeais à Gustave; qu'eût-il pensé de mon fou-rire? Puis je me remémorai ce qu'il avait écrit à Lydie : "un jour des gens en cravate viendront nous porter des fleurs, les mêmes que ceux qui actuellement nous tirent dans le dos."*** Et je me dis qu'il aurait peut-être félicité le paon.


*Nouvellement nommé, écrasé de chaleur avec son habit malcommode il avait annoncé d'emblée ne pas savoir en "détail" l'histoire du Puits... ce qui peut expliquer le manque de retenue du public lorsque le paon partit à l'attaque. Après tout, s'il ne savait rien qu'il se taise. Il arrive que l'humour soit involontairement une sorte de sanction. A une désinvolture blessante sur le fond répondit -comme si un malin génie veillait quelque part- une désinvolture désopilante sur la forme. Au fond, le paon nous avait vengés. 

 ** Mais les fervents -les légistes aussi- rient peu, moins encore les intégristes de toute obédience qui sont totalement dépourvus de cette qualité essentielle -ceci explique peut-être cela-, le sens de l'humour. Mettant une distance entre les choses et les affects, il libère d'un coup tant le "coupable" que la "victime", le moqueur et le moqué. Rire de soi-même n'est pas donné à tous et surtout pas aux fondamentalistes. Un pasteur, dans les mêmes circonstances -il s'agissait là d'un caniche interdit de séjour qui, attaché à la porte du temple protestait frénétiquement- parvint, lui, à retourner la situation en faisant rire lui-même et non de lui-même. "Personne ne doit nous détourner de notre foi" lança-t-il souriant, tourné vers les portes ouvertes.. "même pas ce petit impertinent qui essaie avec insistance.." Le rire de l'assemblée devint alors un rire contre le caniche et non contre le pasteur. L'homme avait gagné. Notons que plus on se prend au sérieux, moins on a le sens de l'humour et plus on est vulnérable à la moquerie.. donc plus on en est victime. Le pasteur, vêtu comme tous, simple de propos et sincère, était hors d'atteinte du caniche ou sut s'y mettre. Pas le sous-préfet du paon.

*** Gustave avait été arrêté par la milice française, agissant de concert comme toute la police -ou presque- sous les ordres des préfets de Vichy, avec les nazis.
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On pourrait dire mieux que Victor Hugo : "Enfer chrétien, du feu. Enfer païen, du feu. Enfer mahométan, du feu. Enfer hindou, des flammes. A croire que selon les religions, Dieu est né rôtisseur."
D'après Moncef  Founou (lien)

We could say better than Victor Hugo: "Christian Hell = fire. Islamic hell = fire. Hell Hindu = fire. Would that mens that according all religions, God is born roaster.?
Moncef Founou
(link)


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".. En effet, même si les images de Charlie personnellement ne me font pas toujours rire, ils sont à saluer pour ne pas s'être aplatis comme on le leur suggérait après les manifs et les menaces, et sur ce point on peut dire en effet qu'ils ont sauvé l'honneur et la liberté de TOUS. Car dire à quelqu'un "vous pouvez TOUT penser ou écrire SAUF.. " c'est lui dire "nous ne pouvez RIEN penser ou écrire SAUF" [ce que je décide], vous ne pouvez vous exprimer qu'avec mon auctoritas", quoique l'on mette après "sauf". 

Quant au lecteur du Coran qui demande avec insistance "l'avez-vous lu?" -ça peut marcher- à un commentateur qui parle d'un texte guerrier, je réponds à sa place, oui, je l'ai lu, comme la Bible et les Vedhas et oui, il s'agit d'un texte guerrier comme la Bible (lien avec "Les aventures de Jésus") même si par ailleurs on y trouve aussi "Allah est grand et pardonne". Un texte contradictoire donc, une auberge espagnole, comme la plupart des textes religieux, mais ici avec des rajouts (les hadiths, lien) qui n'arrangent rien et se donnent parfois fautivement pour le texte-même" HL (lien)

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".. In fact, even if the images of "Charlie" personally do not make me laugh every time, they are to be congratulated for not having yielded as it was suggested by some left politicians after the protests and threats of integrists, and on this point, we can say they have saved the honor and freedom of ALL. Because telling someone "you can think or write ALL, EXCEPT.. [what I decide].." is exactly the same thing as telling "you can think or write NOTHING, EXCEPT.. [what I decided], so you cannot express without my auctoritas", whatever is placed after "EXCEPT".

As the reader of the Qur'an urges "have you read it?" to one commentator who speaks of a "warrior text", I answer for him : yes, I read it, as the Bible and as the Vedhas.. and yes, it is a warrior text -like Bible and so on... - even if otherwise there is also written "Allah is great and forgive." A contradictory text, as a "Spanish inn", like most religious one, but here with additions, the
hadiths (link) that are often worse and sometimes wrongfully pretend to be the text itself" HL (link)