Une histoire
singulière ? Voire ! Dix heures du matin, Paris, le métro. Jean Baptiste Rumelier
rend à son travail, de bonne humeur, au retour de
vacances, redevenu en quelque sorte "humain". Las, ça ne pardonne
pas. D’abord, en entrant dans la rame, il lance "bonjour tout le
monde" ce qui est de la plus grossière incorrection avant d’aller s’asseoir en s’excusant de bousculer
involontairement des usagers, ce qui évidemment est extrêmement louche. Puis, il aggrave son cas en laissant son siège à
une personne âgée et pire, un peu plus tard, en donnant le journal gratuit qu’il a lu. La tension monde, la foule gronde silencieusement. Tout explose quand une jeune femme s'excusant de lui ayant marché sur les pieds, il lui répond aimablement "Ce n’est rien du tout, voyons". C’est alors que devant un
comportement si inhabituel, les gens demandent l’intervention du service
de sécurité de la RATP ; Jean Baptiste est promptement serré
et placé en garde à vue. La police salue la réaction efficace et maîtrisée
des usagers. "Dans un contexte marqué par le terrorisme, certains
comportements apparaissent plus suspects que d’autres, ce qui permet de
rapidement localiser ces individus." (Mmm ?!?! les poseurs de bombes
sourient rarement avant de lâcher leur truc ou de se faire sauter avec.)
Extrêmement
révélateur d’une société urbaine à la fois candide et parano, déshumanisée
qu'on dit. Dans le métro, on ne sourit pas, on se terre dans sa décrépitude, le
regard vide, on ne voit pas les autres et surtout on n’intervient pas, on
regarde seulement les pub qui défilent, et si on vous marche sur les pieds, on
gueule. Ce sont les codes à connaître impérativement et à pratiquer dans toute société
civilisée. Non mais ! Un dangereux marginal qui de retour de vacances,
(sans doute à l'étranger, par exemple en Afrique) était redevenu humain,
saluant, laissant sa place, ne protestant pas lorsqu'on lui écrasait les
orteils etc... Ça ne pardonne pas = garde à vue et sans doute expertise
psychiatrique, les flics saluant la rapide réaction des passagers, bons
citoyens efficaces.
Le
pire est qu'il a dû faire amende honorable en expliquant que juste revenu de
vacances, en somme, il n’était plus tout à fait adapté au monde dans lequel
il vivait. Désolé, le prochain coup, je ferai comme il faut.