Ce blog parle de villages dont on s'occupe peu dans les médias, parfois miniers comme Saint Florent sur Auzonnet, niché dans une vallée retirée, envaginé au creux de montagnes, Molières sur Cèze, Le Martinet, Saint Jean de Valériscles, La Grand Combe etc... Une vie poétique et dure à faire renaitre pour tous. Germinal. Ayant filé plus loin que prévu -grâce à Aliaa Elmahdy- il est à présent bilingue français-anglais. This blog speaks about Cevennes villages unknown in media, sometimes mining (coal), Saint Florent, nestled in a secluded valley, Molières, Le Martinet, St. Jean, La Grand Combe ... A poetic and hard life revives here. Germinal (Zola). Having spun further than expected, thanks to Aliaa Elmahdy, it is now bilingual. Note: if someone finds mistakes in english, I would be pleased if he corrects them ! Thanks. Hélène Larrivé

dimanche 30 juin 2013

Dans le métro, on gueule et on ne sourit pas! Sinon garde à vue.





Une histoire singulière ? Voire ! Dix heures du matin, Paris, le métro. Jean Baptiste Rumelier rend à son travail, de bonne humeur, au retour de vacances, redevenu en quelque sorte "humain". Las, ça ne pardonne pas. D’abord, en entrant dans la rame, il lance "bonjour tout le monde" ce qui est de la plus grossière incorrection avant d’aller s’asseoir en s’excusant de bousculer involontairement des usagers, ce qui évidemment est extrêmement louche. Puis, il aggrave son cas en laissant son siège à une personne âgée et pire, un peu plus tard, en donnant le journal gratuit qu’il a lu. La tension monde, la foule gronde silencieusement. Tout explose quand une jeune femme s'excusant de lui ayant marché sur les pieds, il lui répond aimablement "Ce n’est rien du tout, voyons". C’est alors que devant un comportement si inhabituel, les gens demandent l’intervention du service de sécurité de la RATP ; Jean Baptiste est promptement serré et placé en garde à vue. La police salue la réaction efficace et maîtrisée des usagers. "Dans un contexte marqué par le terrorisme, certains comportements apparaissent plus suspects que d’autres, ce qui permet de rapidement localiser ces individus." (Mmm ?!?! les poseurs de bombes sourient rarement avant de lâcher leur truc ou de se faire sauter avec.)
 
Extrêmement révélateur d’une société urbaine à la fois candide et parano, déshumanisée qu'on dit. Dans le métro, on ne sourit pas, on se terre dans sa décrépitude, le regard vide, on ne voit pas les autres et surtout on n’intervient pas, on regarde seulement les pub qui défilent, et si on vous marche sur les pieds, on gueule. Ce sont les codes à connaître impérativement et à pratiquer dans toute société civilisée. Non mais ! Un dangereux marginal qui de retour de vacances, (sans doute à l'étranger, par exemple en Afrique) était redevenu humain, saluant, laissant sa place, ne protestant pas lorsqu'on lui écrasait les orteils etc... Ça ne pardonne pas = garde à vue et sans doute expertise psychiatrique, les flics saluant la rapide réaction des passagers, bons citoyens efficaces.

Le pire est qu'il a dû faire amende honorable en expliquant que juste revenu de vacances, en somme, il n’était plus tout à fait adapté au monde dans lequel il vivait. Désolé, le prochain coup, je ferai comme il faut.


vendredi 7 juin 2013

Une vie de femme, ce n'est pas tout à fait pareil que celle d'un homme!. Esclavage infantile tout à fait toléré.

Parce que parfois il est plus facile 
d'écrire dans une autre langue..

"Catharsis", gallery "Archétype", HL

"Childhood"

"Adolescence"

The outside world
"Special school for teacher training", Aix en Provence, 15 years old






[In fact, a school for "poor" young girls (whose families could not allow them to study normally in high school) who, after a competition, if they were received !! were sentenced to 3 years of prison (from 15 to 18 years) to have the right to study and, after their "high school diploma" (baccalauréat)… were forced to become teachers of primary school all their life... (they want or not was the same... as if they had been "bought" by the Institution which had housed and fed them during 3 years).. and forbidden to go to University, even if their results were excellent. A kind of child slavery, quite tolerated (although, if you look closely, illegal). "You are not your owner now, but you belong to "National Education" and don't have the right to get sick" told us a mathematic teacher the first week. Shortly after, I commit suicide. Just to show their I was free. So I managed to escape from this prison.. as only one on 70 "detainees".]


Adulthood


Old age

samedi 1 juin 2013

Agression sexuelle sur enfant, l'importance du débriefing !





Portraits (exécutés par moi) d'un homme qui, il y a des lustres (très exactement en 51) m'a agressée sexuellement, dans un car (ces vieux cars avec de hauts dossiers isolant complètement les voyageurs) qui reliait Clé à St Ambroix, deux villages distants de 8 km. Je le prenais seule tous les jeudis et samedis pour aller chez ma grand-mère. 

J'avais environ 3 ans. Ma mère m'avait appris où descendre après plusieurs trajets de "répétition", ça collait. Les premières fois, elle me confia au chauffeur et propriétaire des cars Pascal, Léon (?) puis ce ne fut plus nécessaire. Ce jour-là, elle m'avait fait asseoir au milieu, par prudence en cas d'accident, et sur le siège intérieur. J'étais censée ne pas bouger jusqu'à ce que j'aperçoive le "papier collant", (en fait une affiche jaune circulaire sur la gauche) ou le pont, moment où je devais me préparer pour aller vers la porte.
.
Il y avait peu de voyageurs, notamment personne derrière moi. Un homme est monté à l'arrêt suivant (Clairac?) ou s'est déplacé de son siège (?) et s'est installé au même niveau que moi, de l'autre côté de la travée, côté fenêtre. Il me regardait avec insistance, souriant d'un étrange rictus. J'étais mal à l'aise. Puis il sortit de leur emballage en papier-soie divers objets dont je ne me souviens que d'une magnifique petite lampe rouge avec un support en bois tourné, tout en me fixant. Je la contemplais avec intérêt; il poussa alors les objets sur ses genoux et m'invita à venir m'assoir à ses côtés; quelque chose en moi résistait. Et puis je ne devais pas bouger (mais c'était juste à côté). D'autre part, il faut obéir aux grands. Dilemme. A qui ?

Je le revois toujours. Il faut dire que son allure était impressionnante: maigreur extrême, teint quasi diaphane, rares cheveux roux sur un visage chafouin émacié et rose, barbichette étique de la même couleur, mains très fines dont les doigts, aux ongles rongés, étaient rougis aux phalanges et de petits yeux de porcelaine délavée, fixes : un vieil enfant souffreteux.* Après deux invitations, j'obéis à regret. Son odeur aussi était désagréable (mais pas infecte) indéfinissable : renfermé, naphtaline, sécrétions nasales? Là, il me mit la lampe dans la main et me posa des questions en série, quel âge avais-je (je l'ignorais) quel était mon poids (?!?) je l'ignorais aussi etc... Son visage avait changé, ses yeux ne me fixaient plus mais soudain était apparu sur ses genoux un étrange objet (auquel il devait particulièrement tenir car il le serrait en fermant les yeux) rose, annelé, assez vilain, ça semblait accroché à lui, pas sûr, au milieu du bazar, on ne pouvait voir d'où il sortait. De plus, l'objet semblait grossir. Etonnant. 

En même temps, il avait mis sa main sur mes cuisses (en fait il l'avait déjà depuis le début de la conversation) mais cette fois, en contact direct avec ma peau -cela me gênait de plus en plus mais je n'osais rien dire- et pire, il montait. Il saisit alors ma propre main et tenta de l'amener vers l'objet qu'il serrait, ce à quoi je me refusai à voix haute (par chance, je m'exprimais bien et n'étais pas timide) ; il n'insista que peu mais sa main remonta alors jusqu'à mon sexe et soudain, sans prévenir, il me pinça violemment. Là, révoltée, je criais "mais vous me faites mal!"; il cessa mais continua à se masturber tout en me maintenant et me frottant les cuisses. L'expression de son visage, les yeux soudain fermés, me fit peur.

Je guettais avec une immense impatience le "papier collant" qui allait me délivrer. Pendant ce temps, toujours sa main, toujours ces étranges mouvements de va et viens, mais plus de pinçons et elle ne "remontait" plus. Enfin, l'affiche, je pris mon sac, me levai, après m'être excusée, courus jusqu'à la porte, et avant même que je ne descende, ma grand-mère me soulevait dans ses bras. Je lui expliquai aussitôt qu'un monsieur etc etc.. avec tous les détails... 

Je pensais qu'une telle aventure était si inouïe que personne ne me croirait sauf peut-être elle mais sa réaction ainsi celle des deux dames venues elles aussi m'attendre me stupéfia. Rapide, elle me confia à l'un d'elle et fila à la poste (je suppose pour téléphoner et faire arrêter le car?) Les deux dames m'amenèrent comme une grande brûlée juste en face et dans la cuisine me questionnèrent en feu roulant. Moi qui avais craint de ne pas être crue, voilà que je l'étais bien au delà de ce que je n'aurais pu imaginer. Cette insistance me mit mal à l'aise, presqu'autant que le "monsieur": qu'était-il arrivé de si effroyable pour que Marguerite filât comme un éclair et me laissât à ces deux-là? "Jusqu'où est-il monté?" "Montre-nous." "Il t'a fait mal?" "Montre-nous où." Elles se consultèrent, les yeux inquiets : "Il y a une marque!" "Tu as saigné?" L'une finit par me jucher sur la table et voulut enlever ma culotte. Je refusais avec force, "si, il le faut, on doit voir ce qu'il t'a fait"... NON!! 

Enfin Marguerite survint !! et leur intima l'ordre de me laisser tranquille. Puis, après un bref conciliabule entre elles à voix basse, nous partîmes enfin, un kilomètre de marche dans la campagne, pendant lequel elle m'expliqua très calmement.. "Ce que ce monsieur avait fait était très très mal, çaurait même pu être pire, il y avait des messieurs qui aimaient faire du mal aux enfants, c'était rare mais ça existait, il fallait le savoir.. mais il serait sévèrement puni. Et surtout, il ne fallait jamais obéir aux adultes lorsqu'ils vous demandent des choses qui vous mettent mal à l'aise. Les adultes peuvent être méchants envers les enfants..." Elle me félicita aussi pour avoir très bien réagi en criant et en lui parlant tout de suite.. et conclut en me disant qu'elle se sentait, elle, responsable, ainsi que ma mère car personne ne m'avait jamais mise en garde, croyant que cela ne pouvait pas arriver ici, dans un car familial où tout le monde se connaît.. Puis on parla de chats, de la chèvre et de l'île flottante qui m'attendait et le soir, en me lavant, l'air de rien, elle regarda la marque légère du pinçon et me dit que dans deux jours il n'y paraîtrait plus. Personne n'en parla plus et je n'en fus jamais traumatisée. Il est probable que si on m'avait livrée de force à un "examen" méticuleux, il en eût été différemment.

Toutefois, 62 ans après, je peux encore dessiner son portrait (mais cela n'est pas propre à cette aventure -j'ai une bonne mémoire des visages-).

*Rétrospectivement, il est probable qu'il s'agissait d'un débile mental ou d'un malade génétique auxquels il est impossible d'attribuer un âge, (entre 25 et 40 ans).