Ce blog parle de villages dont on s'occupe peu dans les médias, parfois miniers comme Saint Florent sur Auzonnet, niché dans une vallée retirée, envaginé au creux de montagnes, Molières sur Cèze, Le Martinet, Saint Jean de Valériscles, La Grand Combe etc... Une vie poétique et dure à faire renaitre pour tous. Germinal. Ayant filé plus loin que prévu -grâce à Aliaa Elmahdy- il est à présent bilingue français-anglais. This blog speaks about Cevennes villages unknown in media, sometimes mining (coal), Saint Florent, nestled in a secluded valley, Molières, Le Martinet, St. Jean, La Grand Combe ... A poetic and hard life revives here. Germinal (Zola). Having spun further than expected, thanks to Aliaa Elmahdy, it is now bilingual. Note: if someone finds mistakes in english, I would be pleased if he corrects them ! Thanks. Hélène Larrivé

samedi 2 juin 2012

Les bronzés visitent le château de Montalet.. au milieu des sangliers !! Two humans (not too resourceful) lost in the woods of Montalet among the boars!

 Ils ne sont pas vraiment méchants, la preuve, mais enfin c'est leur domaine..

 Oyez oyez, hier, vers 7 heures PM, heure trop tardive certes, nous décidâmes d'aller le visiter. Accès difficile. Voiture puis arrêt devant une barrière avant un tunnel. On se gare et go, on grimpe. Sec mais le chemin est entretenu... Puis c'est le château enfin, restauré en partie, très beau. 

On redescend. Et.. on se trompe de sentier, un bruit à droite, frrr.. et une forme noire file, non ce n'est pas un fantôme du passé mais un beau sanglier. On remonte vers le château pour retrouver le chemin. On ne voit pas très bien dans la futaie et le soir commence à tomber. On tourne sur un "sentier" et cette fois on ne distingue même plus le château ; on ne sait plus où il est, ni nous. 

Encore des bruits. Triple zut, la sente nous a conduits au raz d'un ravin où coule un petit ruisseau.. et c'est l'heure de boire. Le plus ennuyeux est que nous suivons leurs "sentiers" et qu'on risque de se trouver nez à nez avec un poilu arrivant dans l'autre sens... ne connaissant que la priorité de qui a les défenses les plus aiguës.. comme les hommes en somme..  

Cette fois, on est perdus. J'opte pour remonter; Kiki pour bivouaquer, ce qui ne m'emballe pas du tout avec ces colocataires qui ont sans doute des petits. Ne sachant dire en sanglier "on n'est pas des chasseurs mais des humains", j'opte pour chanter Tosca à tue tête afin de les avertir. Alléluia, on finit par trouver un chemin cavalier quasi carrossable, on a dû se déporter assez loin de notre sentier de départ. (Après coup, on verra qu'on a décrit une immense boucle.) Deux cents (?) mètres à peine après, un Y : à droite, un petit sentier où est indiqué "Saint Ambroix" et à gauche, ça doit forcément être Molières. Go!

Et on marche, marche (1 heure?).. mais voilà que ça se remet à grimper. Aucune lumière nulle part, pas même à droite en bas où devrait se trouver Molières, nous sommes-nous encore trompés? est-ce la densité de la forêt? On est sur un chemin de crête mais lequel? La bifurcation vers Molières l'a-t-on loupée? Il est de plus en plus clair qu'on fait route.. vers Bessèges ! 9 km !

Partout, des froissements de feuilles, ça bruite, grogne ou couine un peu. Là, j'appelle, grand dam de Kiki les pompiers afin qu'ils nous localisent par le portable comme on voit dans les séries tévé.. mais New York, c'est New York, et Molières, c'est Molières (où, nous sommes, enfin, on aimerait bien) et ce n'est pas possible. Ils me passent la brigade, qui va venir tenter de nous localiser. Je me suis assise, fatiguée, contre un arbre à cause des sangliers, à l'affut, prête à tourner si j'en vois un. Pendant la conversation, je vois une forme noire derrière Kiki qui râle et fait une cible parfaite et lui crie de se garer derrière un tronc. 

Je raccroche, ils doivent me rappeler et me demandent d'attendre, ça me va, je suis crevée. Kiki râle, on se serait bien retrouvés tout seuls, qu'ai je eu à déranger le ban et l'arrière ban etc.. Je râle aussi... Les sangliers etc.. Il re râle.. Les sangliers, c'est rien... Ca chauffe.. Même que ce soit toi, ils t'éventreraient pareil si tu es au milieu de leur parcours.. Bof à l'armée.. Tu m'énerves, je reste sous mon arbre, prend t'en un autre plus loin et on attend leur appel, ça nous reposera toujours.. Il faut toujours que tu joues le chef, moi je n'étais pas d'accord que tu téléphones... Et bien je ne t'ai pas dit de le faire, moi je l'ai fait, c'est tout... Et bien reste-y, sur ton tronc, moi je m'en vais.. Vas-y, je ne te retiens pas etc.. Et il file. Tant pis pour lui, c'est moi qui ai les clef de la voiture et le portable (mais lui la lampe.) 

J'entends soudain un bruit tout près de moi, c'est un jeune, curieux, pas agressif.. mais il a sûrement une maman ! quant à Kiki, lui, il me l'avouera ensuite, il a carrément vu une petite troupe traverser. Je me lève alors et lui crie: "Il ne faut pas se séparer et faire du bruit." Au même moment, il me crie aussi "ça descend"... mais ni l'un ni l'autre n'avons entendu, les bruits sont comme étouffés par la forêt, c'est ahurissant car nous nous sommes quittés il y a moins d'une minute. Je le vois revenir. 

Je suis un peu reposée, on repart, toujours en nous engueulant... J'ai eu peur pour toi, je n'allais pas te laisser seule quand même.. Va te faire foutre, que ce soit toi ou moi pour un type de 300 kg ça ne fait pas de différence.. Allez, passe-moi ton sac.. Pas question.. Fais pas l'andouille.. D'accord si tu y tiens.. etc 

Un pompier ou gendarme m'appelle et me confirme que nous sommes sans doute sur un chemin de crête (mais il y en a plusieurs) et qu'il va y avoir un sentier à droite qui descend sur Molières... mais dans quelques km !! Bon, c'est ce qu'on pensait mais on se croyait plus près. Ils vont arriver bientôt. Merci. Kiki hausse les épaules. Bof bof bof ça sert à rien.. 

On sait à peu près où on est mais il fait à présent nuit noire, Kiki a une lampe et le chemin est évident mais... ça circule après la graille sans doute pour aller boire de l'autre côté.. Je me suis arrêtée sur le bas côpour ce que vous pensez, une forme s'approche doucement, je ne m'attarde pas à la besogne... Je ne ressens plus du tout de fatigue, Kiki aucune, à l'armée il a fait plus et avec 25 kg sur le dos etc... 

Toujours pas de lumière à droite où doit en principe se trouver le village.. On marche là depuis (?) une heure et demi. A nouveau, les gendarmes m'appellent, à nouveau Kiki Bofbofe de mépris, j'explique notre position comme je peux ils sont arrivés à présent. L'un repère où je dois être, le chemin qui descend vers Molières est dans quelques.. km (encore!). La patrouille est presqu'arrivée, il me les passe, vont faire sonner leur sirène pour nous guider au bruit. Super. (Ça marchera finalement mais pas tout de suite.)

On chemine le cœur plus léger (et puis les sangliers semblent calmés, ça doit être l'heure enfin de dormir, minuit est une bonne heure pour les marcassins qui ont besoin de sommeil comme tous les bébés).. Victoire, en effet, au bout d'un temps assez long (1 heure?), on arrive d'abord à un croisement qui indique à gauche Saint Jean de Valériscles et à droite Molières... mais.. à 5,1 km!!!, bon, au moins sait-on que l'on y va bien. C'est sur ce tronçon que doit être la fameuse bifurcation. Les gendarmes nous appellent, ils sont arrivés et nous cherchent, le pin pon résonne en effet mais très loin, vers le haut semble-t-il ou peut-être en bas ? Puis il décroît. Les sons dans la forêt sont étouffés et déformés. (Ils sont au col des brousses, pas très loin, mais sur une autre route de crête.) 

Et enfin c'est le fameux chemin à droite. On descend. Peu après, ils nous rappellent. Le bruit est plus proche mais encore assez lointain, Kiki bofbofe toujours. On marche toujours, ils nous rappellent, Kiki bofbofe de plus belle.. Enfin on voit les lumières de quelques maisons et là, en nous retournant, on demeure stupéfaits devant le chemin que l'on a parcouru, le château est si loin, complètement décentré, on a effectué une boucle pharamineuse de ? 20 km suppose-t-il. (On marche à peu près depuis 7 h et demi et il est presque minuit.) D'après un petit panneau aimable, on va à présent vers l'église de Molières et la maison de retraite, on s'en fout, l'essentiel est que ce soit Molières. Je l'indique aux gendarmes (on est restés en ligne) comme repaire. Cette fois, le pin pon est plus distinct. On descend, la forêt s'éclaircit, on y voit mieux, la lune brille, plus de fatigue bizarrement, tout baigne. Une odeur suave, du chèvre feuille sans doute.. 

Et enfin, les voici presque devant nous sur une route qui coupe en T le chemin de descente (enfin une route, une vraie!) je fonce bras en l'air, pourvu qu'ils bifurquent, qu'ils n'aillent pas droit.. ça y est, la voiture a tourné, ils ont compris, et voilà les phares qui s'avancent !!! Ils nous ont cherché patiemment depuis 3 (?) heures.. et nous ramèneront vers notre voiture, nous épargnant 4 ou 5 km! Deux jeunes, un réunionais qui a vécu dans les Yvelines et un d'ici. Merci à eux!! On a dû faire 25 ? km et.. étrange ! on n'est même plus fatigués (à un moment je l'étais, moi) on a juste faim.

Moralité : à l'attention de la Mairie ou de l'association qui gère le château : il faudrait absolument BALISER le chemin de Montalet (fluo SVP, aller et retour) voire mettre des panneaux sur la/les route/s qui y montent car il semble qu'il y en ait plusieurs !! et penser aux "vieux" de 64 ans comme moi ou même de 59 seulement. Re moralité : la marche est excellente pour la dépression, joie et forme olympique aujourd'hui et même pas de courbatures ou à peine. Allez-y mais gaffe au retour.   

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They are not really nasty, (the evidence is here)
 but they think the woods to be their own property !



  LOST IN THE WOODS !
 
Oyez Oyez, yesterday around 7 h PM, too late, certainly, we decided to visit the castle of Montalet. Difficult access. Then a barrier, we stop the car and park it as we can. Go and climb. Hard but the path is well maintained... Then, the castle, partly restored, very nice.

We descend now. And.. we take the wrong path ! Noise right, frrr .. and a black form.. No it is not a ghost of the past but.. a nice boar ! We decide to go back to the castle to find the good way. We do not see in the dark forest and the night begins to fall. We turn a bit, another time... and now, damned, we can not distinguish even the castle; we don't know where it is, no more where we are! Still noise of leaves near us. Triple damn, the path led us to a ravine where flows a small stream .. and for the boars it's the hour to drink. The most annoying is that we follow now their "paths" and we may find ourselves face to face with a big hairy guy of 300 kg who only knows the priority of whoever has the most acute defenses... exactly like men in fact, we can't expect of boars more moral principles than humans have.

This time, we are lost. I opted to go up ; Kiki to bivouac, which excites me not at all with these roommates who probably have babies.. with their mothers. Not knowing to say in boar "we are not hunters but humans" I choose to sing it out loud to warn them, they don't like to be surprised. Hallelujah, we finally find a jumper road, we are now very far from our path starting. (In retrospect, we will see that we have described a huge loop.) Two hundred (?) meters away, a "Y". On one branch, and a small panel indicates "St Ambroix". Marvellous! At left, it must necessarily led to Molières. Go!

And we walk, walk (1 hour?) .. but damned, now the jumper path starts to climb again. It don't seem to be the right way. No light anywhere, not even on the bottom right, down, where should be Molières. Did we wrong again? Is it the density of the forest ? We are on a ridge path but which one? The bifurcation to Molières, do we missed it? It is increasingly clear that this path leds .. to Bessèges! 9 km! Damned !

Everywhere, the rustling of leaves, it swished, growls or whines a little (!) Here, a bit desesperate, I sit down, and call the firefighters, (Kiki grumbles, it is no matters, we can very well manage by ourselves and so on..) I hope they can locate us by phone as we see in American TV series, the experts .. but New York is New York and Molière is Molière (where we are! more exactly we would like) and it is not possible here. They pass me the brigade, who will come and try to locate us. I am exhausted, and stay against a tree because of the boars, ready to turn and hide me if I see one. During the conversation, I see a black shape behind Kiki who grumbles and, in the middle of the path, makes a perfect target, and yell at him to park behind a trunk like me.

I hang up, they must recall me and ask us to wait. Kiki growls as a boar "we have not to disturb everybody for such a little affair".. I grumble too... "The boars are not a little affair".. He replies.. "Boars, it's nothing"... (It's getting warm) .. I yell : "Boars flatten you exactly like me if you're in the middle of their way".. "Bof Bof at the army".. "Funk you, we are not at army, so shut up, I stay at my tronk, take you another one farther than mine and wait their call, we will always rest a bit" .. "Always you play the chief, I did not want you to call firefighters"... "Well I've not told you to do it, I did it, that's all" ... "You do what you decide without regard for  my advices as if I was a child".. " Well, you bore me, I am tired".."OK,  stay behind your tree trunk, I'm going away".. "Go ahead, I don’t hold back you"... And he goes ahead. Too bad for him, it is me who have the car key and the phone (but he has the lamp.)

I suddenly hears a noise near me (it is a young boar, curious, not aggressive but surely he has a mom.) Kiki, (he will confess to me later) has saw a little band crossing the road, 10 at least ! I get up and shouted: "Don't split up, we have to make noise, alone, it is too dangerous." At the same time, he also shouts me : "the road goes down"... but neither one nor the other have heard, the sounds are muffled by the forest, it's amazing because we left us during less than one minute. I see him back.

I am a little rested, we goes ahead, always grumbling... "I was afraid for you, I would not leave you alone".. "Fuck you, you or I, for one guy of 300 kg, it makes no difference".. "Come on, hand me your bag".. "Not".. "Do not make your bad head".. "Okay if you insist" .. and so on...

Then, a fireman or policeman calls me and confirms that we are probably on a ridge path (but there are several) and there will be a path to the right that goes down to Molières ... but in several km! Well, that's what we expected but we thought we were closer. They will arrive soon. Thank you. Kiki grumbles: bfft bfft, all this story for nothing, it's no use, bfft bfft ..

We know roughly where we are but it is now complete dark night, happily, Kiki has a lamp and the path is evident but ... after evening lunch, it is the time for boars to drink.. and the stream is on the other side.. I go on the bushes to do what you think, a form slowly approaches, I don't finish the job and run away immediately without taking the time to readjust my pants... I don't feel tired at all now, nor Kiki, at the army, he did more with 25 kg on the back etc. ...

Still no light at right where normally is the village .. We walk since (?) an hour and a half. The police calls me again, Kiki "Bofbofe" with contempt, I explain our position as I can. One of them thinks I should find the path to Molières.. in several km (again!). The patrol is almost here, they are going to ring their siren to guide us by the noise. Wonderful. (It will work but not right away.)

We walk now with a lighter heart (and then the boars seem calmed, it must be the time to sleep, midnight is a good time for the piglets who need to sleep a lot like all babies) .. Victory ! indeed, after .. (1 hour?), we arrive first at an intersection which indicates at left St. John of Valériscles. And Molières at right ... but .. to 5.1 km! well, at least we know that we go in the good way. It is on this section that must be the famous branching. We call the police, they are arrived and are seeking us, the "pin pon" resonates but very far, up it seems or maybe down? Then it decreases. The sounds in the forest are stifled and distorted. (They're on a mountain goodly named "the bush" (!) not far, but on another ridge road as we'll discover later.)

And finally, hallelujah, this is the famous path to the right. We go down ! Soon after, they recall us. The sound is closer, Kiki bofbofe always. They recall us again, Kiki bofbofe more and more .. And finally we see the lights of some houses. Then, looking back, we remain amazed at how far we have walked, the castle is so far, on another mountain, completely decentred, we have done an huge loop.. 20 km says Kiki, may be more. (From about 7 pm to almost midnight, we are walking.) According to a friendly little panel, we are going now to the church of Molières, we don't care of church, the only important matter is Molières. But it is an hideout that I give to the police (we stay in line !) Good! This time, the "pin pon" is more and more distinct. We descend, the forest is clearer, we see better, the moon shines, no more fatigue oddly, everything then is smoothly. A sweet smell, probably from honeysuckle.. Little by little, we return to the civilization. Good.

And finally, almost here, before us, the lights of the police car ! I rush arms in the air, afraid they don't see us.. but they have understood, the car advances and the headlights arrive slowly on us! They have patiently sought since 3 (?) hours .. Thank you to them! They'll bring us back to our car, saving us 4 or 5 km again ! Two young men, a Reunionese who lived in the Yvelines and another one from here. We had made 25 ? km .. and, strange! we are no tired (at one moment, me, I was exhausted). We are just very hungry.

Moral: to the attention of the City Council or the association that manages the castle: it would be well to indicate the road with panels (fluorescent please return) even put signs on the road/s which go up because it seems that there are several! and think of the "old" 64 aged like me or even just 59. Re morality: walking is good for depression : joy and Olympic form today and even no soreness or pain. Go, but beware to return.



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